Décrivez vous en cinq adjectifs positifs et négatifs Passionnée – Spontanée – Charismatique – Aventurière – Manipulatrice – Calculatrice – Sportive – Rancunière – Jalouse – Féministe – Belliqueuse.

Quelle est la soirée parfaite à vos yeux ? Une soirée en famille tout simplement ! On pourra dire ce que l’on voudra, rien n’est plus important que les personnes qui partagent ce lien si spécial. Je ne parle pas de lien spécifiquement génétique, je parle des personnes qui vous entourent et vous font simplement sentir que vous êtes à la maison… Alors pour moi, être avec cet ensemble de personne, remplit amplement la case soirée parfaite ! Surtout qu’avec l’énorme famille que j’ai, il ne se passe pas un instant sans qu’il y ait de l’animation, nullement besoin de chercher plus loin, le soap se joue sous vos yeux !

Vous avez sûrement un talent caché, ou peut être un plaisir coupable que vous n'assumez tout simplement pas. Alors plaisir coupable… Non la liste serait trop longue ! Parlons plutôt de mon talent, tout sauf caché par ailleurs, sans aucun doute le fait que je suis une sportive émérite, ce qui me permet d’exceller dans le domaine artistique ! J’ai toujours été douée pour la gymnastique, j’ai cultivé ce don et surtout je l’ai amélioré avec diverses variantes et accessoires. Pourquoi se contenter du banal lorsque l’on peut atteindre la perfection ? Certes c’est une drogue ! Mais soyons honnête il en existe des biens pires...

00h18
Les vapeurs de vodka vinrent lui chatouiller les narines, « Encore ?! » Pensa-t’elle en secouant la tête, comment pouvait-on ainsi se perdre dans l’alcool à ne devenir que l’ombre de soi-même ? Comme tous ces soirs-là depuis que sa mère était partie, Ivy enleva les chaussures de son paternel étendu sur le canapé, ivre mort, et lui déposa une couverture. « Il est malade ? » Ivy se retourna faisant face à son frère et sa sœur, elle esquissa un fin et surtout faux sourire « Non, il s’est endormi devant la télé ! »…

Tournant et retournant le verre qu’elle avait devant elle, à chaque fois qu’elle tenait un verre d’alcool entre ses mains, ce genre de souvenir revenait à sa mémoire… Aînée d’une fratrie de trois enfants, elle avait appris le sens du mot responsabilité assez tôt. Certes la vodka était le pire fléau de la Russie, mais tous ne tombait pas le nez dedans et la bouche grande ouverte ! Alors il est vrai qu’au début elle préférait mentir, et cacher le problème que rencontrait leur père. Après tout, c’était sa manière à lui de surpasser le départ de sa femme non ? Ah non elle n’était pas morte, elle s’était juste barrée, purement et simplement, laissant son mari et surtout ses trois enfants ! Ils n’avaient pas une vie parfaite, mais il s’agissait de leurs vies, ils étaient une famille après tout, mais il fallait croire que cela n’avait pas la même signification pour tout le monde. A tout juste 15 ans, Ivy était forcée de devenir la personne la plus mâture du foyer, tout bonnement parce que celui qui aurait dû l’être se vautrait dans le canapé tous les soirs, et encore lorsqu’il l’atteignait ! Lorsqu’elle n’était ni en cours ni à ses entrainements de gymnastique, elle allait faire le ménage dans les maisons aisées, gagnant ainsi de quoi pouvoir faire manger sa sœur et son frère, vu ce que son géniteur engloutissait dans la boisson, il ne restait rien pour eux. Première debout, dernière à se coucher, il fallait bien que quelqu’un prenne le rôle de la maitresse de maison et surtout d’adulte. Ceci dit elle n’aurait échangé son rôle pour rien au monde, elle était l’aînée, elle avait pour vocation de protéger sa fratrie, un peu à l’image d’une meute. « Tu comptes le boire ton verre ou attendre qu’il s’évapore ? » Relevant la tête elle lâcha un soupir à peine exagéré.

« Ce n’est pas parce que tu bois comme un trou que tout le monde doit faire la même chose… Certains préfèrent savourer… » « C’est un shot, ça se savoure pas ça s’englouti ! » La main de Ivy vint percuter son front comme si elle venait d’avoir la révélation du siècle. « Mais c’est donc ça ! Mon dieu que ferais-je sans toi Dexter ? Le parasite de ma vie ! » Il lui donna une légère tape derrière la tête ce qui la fit rire « Arrête on sait tous les deux que tu t’ennuierais sans moi ! ». Dexter elle l’avait rencontré lorsqu’elle et sa famille avait intégré la troupe du cirque et ils avaient développé une forte complicité, ce qui était étrange lorsque l’on connaissait Ivy, mais il devait être la seule personne qui ne se formalisait jamais de ses sarcasmes, qui au contraire jouait avec, et à force de traîne dans l’appartement de la jeune femme il avait fini par s’autoproclamer son colocataire. Elle le soupçonnait de n’être là que pour sa compétence culinaire… « Tu vas le boire se verre ?! » Soupirant elle avala d’une traite le liquide froid « Et maintenant au lit ! » « T’es ma mère maintenant ? » « Entrainement matinal… »


03h24
Le reflet de la lune dans ses pupilles dilatées perçait l’obscurité, un regard ancré dans le sien qu’elle voyait pour la dernière fois. Il n’y avait ni peur, ni remord, ni un quelconque désir d’aider, elle ne tendit pas la main, elle ne tenta pas de le rattraper par les pans de sa veste, elle le laissait tomber, elle le laissait face à sa mort certaine. Elle restait une observatrice silencieuse… Il n’avait que ce qu’il méritait, un mort idiote et solitaire… Et puis ce souvenir bien connu se transforma peu à peu en un film d’horreur avec un guest serial killer son père revenant d’entre les morts…

Ivy se réveilla d’un seul bond, la sueur perlant sur son front, son rythme cardiaque atteignant ses limites, son souffle court. Regardant autour d’elle, elle mit quelques secondes à se rappeler où elle était « Putain de cauchemar ! » maugréa-t’elle entre ses dents. Se passant de l’eau sur le visage elle observa son pâle reflet que lui renvoyait le miroir, elle ne connaissait que trop bien ce cauchemar qui revenait très souvent à sa mémoire, intense, presque réel. Elle revivait inlassablement la nuit de la mort de son père… Comment pourrait-elle l’oublier ? Ce soir-là elle n’était pas rentrée immédiatement chez elle après l’entrainement de gymnastique. Egoïstement elle avait fait pour une fois passer son désir d’être à l’extérieur, allant prendre un verre avec ses camarades sportifs. Pour une fois qu’elle avait une soirée de libre, pour une fois qu’elle ne travaillait pas… Oui elle voulait en profiter quelque peu… Elle avait reçu un appel de son frère qui lui demandait gentiment de venir le récupérer chez un ami ce qu’elle avait fait, avant de rentrer dans la demeure familiale en se chamaillant, forcément, mais leurs rires se turent dès ‘instant où ils attendent le cri perçant d’Ana. Il ne fallait pas énormément gamberger pour comprendre ce qu’il se passait. Les gestes, les regards, bien trop insistants, bien trop malsains… Elle avait toujours fait écran pour que sa sœur reste le plus long possible de son paternel. Elle n’avait nullement peur de lui, lu qui à ses yeux ne faisait même plus parti du genre humain, il n’était qu’un déchet ! Un déchet qu’elle comptait très prochainement reléguer au rang de géniteur, elle avait entamé des démarches pour devenir la tutrice légale de son frère et de sa sœur et surtout partir loin de lui.

Elle ne faisait que le provoquer encore et encore, voulant être le centre de son attention, qu’il ne pose plus les yeux sur Ana ou même Maks qu’il insultait à longueur de temps ! Elle ne montrait aucune douleur lorsqu’elle se prenait quelques coups bien sentis de la part de cet ivrogne qui les avait engendré, elle savait qu’un jour la chance tournerait… Alors elle était montée en quatrième vitesse les escaliers, se plaçant entre son père et sa sœur, la rage faisant bouillonner son sang. Il avait commençait à déblatérer un tas d’insanité et il s’était approché, elle l’avait alors poussé de toutes ses forces. L’alcool n’aidant pas il était alors tombé dans les escaliers se brisant la nuque… Elle n’avait alors dit que trois mots : « On se casse ! »…


07h06
« Où on va ? » « France » « Et on fera quoi là-bas ? » Ivy esquissa un sourire « On improvisera… », cela ne pourrait être pire que la situation dans laquelle ils avaient vécu jusqu’ici. Un autre pays, un autre futur possible, elle n’y voyait pas un Eldorado, juste la possibilité de construire autre chose, de se définir par eux-mêmes… Une nouvelle vie…

Enfilant un jogging et un tee-shirt, elle sortit dans la fraîcheur nocturne pour se livrer au seul exercice lui permettant d’évacuer ses terreurs nocturnes : la course. L’aube commençait juste à poindre laissant un filtre rose orangé colorer le ciel. La France ce n’était pas si mal finalement… Ils avaient réussi à fuir la Russie grâce à une connaissance de Maks, il les avait mené jusque là-bas. Ce ne fut pas un voyage des plus agréables, mais elle ce que ce pays lui avait offert à elle et sa famille bien plus que ce qu’elle n’aurait pu espérer. Lorsqu’ils étaient arrivés, ils avaient trouvé des petits boulots dans diverses enseignes. Ivy avait trouvé la journée un travail dans un café et quelques soirs par semaine elle allait jouer les barmaids dans quelques boites de nuit. Son meilleur argument pour son métier tenait dans le fait qu’elle ne risquait pas de taper dans la réserve d’alcool, et surtout qu’elle n’hésitait pas à user de ses charmes pour avoir le plus gros pourboire possible. En complément la famille Petrova avait mis au point leur tout premier numéro afin de voler aux autres pour se donner à eux et mettre un peu de beurre dans les épinards. Oui c’est mal, et non elle n’avait fichtrement aucun sens moral, la ritournelle elle la connaissait, mais c’est ce pêché mignon qui avait permis à la fratrie de rencontrer Monsieur Taliaferro ! Au lieu de faire un scandale lorsqu’il avait senti son portefeuille se faire la malle, il avait pris sous son aile ces trois gosses paumés, devenant un véritable père pour eux et leur montrant la signification du mot famille… Une famille par ailleurs très nombreuse vu qu’ils pouvaient y inclure toute la troupe du cirque dont il était le directeur.

Elle entend beaucoup de cliché au sujet des troupes itinérantes et à dire vrai elle s’en amuse, parce que au fond, personne ne pourra comprendre ce qui les lie. Ils font partis d’un tout, ils avancent ensemble, ils s’entre-aident, même si elle est partisane du « j’y arrive très bien toute seule ! », elle sait qui appeler en cas de dernier recours, juste avant qu’elle ne fasse tout exploser par frustration ! Et puis lorsqu’ils ont commencé leurs entraînements pour atteindre un meilleur niveau que ce qu’ils avaient, ils ont reçu tout l’aide nécessaire. Grande perfectionniste, elle ne comptait pas ses heures pour repousser ses limites et tenter tout et ‘n’importe quoi juste pour voir ce que ça allait donner. Étonnant qu’elle ne se soit par ailleurs rien cassée… Quelques foulures et pas mal d’égratignure, mais rien de très sérieux à déplorer.


17h23
« Ils sont en vacances, je connais celle qui vient arroser les plantes ! » Assise en tailleur sur la chaise, un stylo dans la bouche Ivy reporta son regard sur le plan que venait de déplier son frère devant elle. « L’accès le plus simple ? » « À l’arrière, c’est une allée non éclairée ! » Ivy esquissa un sourire « Monsieur, Madame, nous avons donc notre programme de ce soir ! »

Rentrée, et surtout douchée après son entrainement intensif, elle essuya la buée sur la vitre du lavabo. Tout en regardant son reflet flou, elle releva ses cheveux devant le miroir de sa salle de bain, ouvrant le tiroir ses yeux tombèrent sur quelques bijoux éparpillés, des bijoux ne lui appartenant pas le moins du monde. Disons qu’elle faisait un emprunt sans possibilité de retour… Même avec leur nouvelle vie, les Petrova n’avaient pas raccroché ce léger, petit, minuscule, travers… Mais autant avant il s’agissait de leur survie, là il le faisait pour le bien commun ! En effet, les finances du cirque n’étaient pas tous les jours au beau fixe ! Parfois ils avaient la chance d’avoir des dons, ou des héritages, mais cela restait de l’exceptionnel, comme l’immense demeure qu’ils avaient retapée afin d’y vivre! Chacun avait son espace et s’était bien plus accommodant qu’une caravane, cela faisait penser à un hôtel particulier. Mais là aussi cela demandait parfois des réparations coûteuses, même s’ils enlevaient le prix de la main d’œuvre. Alors pour aider ils avaient repris leur ancienne habitude, et autant dire que l’entrainement prodigué par le cirque avait grandement accru leurs capacités et surtout avait facilité la manœuvre. C’était simple, ils prenaient, revendaient et l’argent atterrissait dans la trésorerie. Ils ne gardaient jamais rien pour eux, erreur fatale de débutant ! Il suffisait que quelqu’un reconnaisse une montre, un bibelot et le rideau tombait ! Ils ne prenaient jamais des choses trop encombrantes, deuxième erreur à ne pas produire, que des choses facile à refourguer qui ne prendraient pas plus d’une semaine à disparaître.

Parfois on lui glissait à l’oreille que quelqu’un cherchait telle ou telle chose, et cela permettait d’augmenter le prix de l’objet, il fallait savoir être commerciale en tout occasion…Elle aurait pu se lancer dans le commerce, elle était implacable lorsqu’il s’agissait de négociation, et avec sa facilité pour la manipulation, elle arrivait toujours à obtenir ce qu’elle voulait des autres, tout en réussissant le tour de force de leur faire penser qu’ils l’avaient décidé d’eux-mêmes. La vie lui avait appris qu’il fallait prendre et ne pas attendre que quelqu’un vous le donne, cela n’arrivait jamais…


23h37
Les bras croisés sur sa poitrine, appuyée sur le pan de la porte son regard allait de sa sœur à son frère qui allaient et venaient à travers l’énorme soirée organisé pour l’occasion des vacances scolaires. « T’es pas leur mère ! » Dexter vint à ses côtés posant allègrement sur l’épaule libre qu’il lui restait « Non c’est pire je suis l’aînée ! ».

Il était tout à fait probable qu’elle était un mini chouia surprotectrice avec Maks et Ana… D’accord elle était carrément a épier leurs moindres faits et gestes sans qu’ils s’en aperçoivent, et surtout leurs fréquentations, mais c’était plus fort qu’elle ! Il avait fallu d’une seule soirée pour qu’il arrive quelque chose à sa sœur, plus jamais ! Mieux vaut trop que pas assez non ? « Non mais sérieux Ivy, pas encore ! Tu sais qu’elle est majeure ? Et bien plus habillée que toi?! » Ivy esquissa un magnifique sourire innocent, comme pour dire je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! Dexter lui avait proposé de sortir dans un bar et, au détour du hasard ou pas, il s’était avéré que quelques mètres plus loin se trouvait Ana « Tu sais que c’est ma petite sœur ? » « Tu sais qu’un jour elle va vraiment finir par te transpercer avec une épée ? » « Mais de quoi tu me parles ? » « Ah parce que c’est pas toi le dragon qui garde la porte de sa tour d’ivoire ? » « Que… Quoi ? » Elle ne put réprimer un léger rire, celle-là il ne lui avait encore jamais sorti ! Il lui donna son manteau et devant son air crédule il répondit à sa question silencieuse « On rentre ! On va prétendre que tu lui donnes sa soirée… » et il n’y avait pas matière à discussion elle le connaissait assez pour savoir qu’il serait capable de la porter sur son épaule tel un sac de pomme de terre pour la faire sortir. Autant sortir avec classe et élégance… Une fois à l’appartement elle s’affala sur le canapé, posant ses pieds sur la table basse et surtout lançant des regards assassins à son ami. Enfin cela oscillait entre la colère et l’amusement. « Si jamais il lui arrive… » « On se détend Nostradamus ! Faut vraiment que tu te trouves un mec ! ».

Ivy arqua un sourcil « Non sans façon ! » « D’ailleurs tu lui as envoyé un message ? » « Pourquoi je le ferais ? » Dex’ laissa échapper un long soupir avant de tirer de son pantalon le téléphone d’Ivy qui n’avait même pas percuté qu’il lui avait pris « Alors… Message… Bonsoir… » « Donne-moi ça ! Dex je te jure que… » Autant lancer des insultes à un coin de porte ! Plan B ! Telle un aigle elle sauta sur sa proie et force est de constater qu’elle n’aurait pas le dessus elle lui attrapa la main et le mordit sans le moindre ménagement. « Bordel Ivy ! Je vais te défoncer ! » « Ouh j’adore tellement quand tu me parles ainsi… » le canapé faisait office de bouclier lui permettant ce genre de plaisanterie. Ce manège dura quelque minutes faisant de l’appartement un véritable terrain d’escalade, jusqu’à ce que des coups secs sur la porte d’entrée furent portés…

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