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MessageSujet: (c au carré) (c au carré)  EmptyVen 26 Fév - 0:11

invitation de dernière minute, j'hésite à refuser. les draps moelleux de cet homme chez qui je vis presque m'appellent je les entends. ils me supplient de rester et de me pelotonner en attendant son retour. mais elle insiste, beaucoup, longtemps, trop. j'enchaîne les excuses bidons, les mensonges, les on remet ça à plus tard. mais non, elle lâche pas le morceau, la chienne. je râle un bon coup et ça fait du bien. au fond je sais que je le regretterais si je ne les rejoignais pas. un simple appel des gars déchirés et j'aurais le sommeil pleins de remords. je ne prend pas la peine de laisser un mot en sortant de l'appartement, de toute évidence je ne vis pas encore ici et mon absence ne devrait pas être douteuse.
je marche dans les rues de paris, parce que c'est toujours mieux que prendre le métro pour quelques stations. je suis mal fringuée, mais je m'en tape complètement ce n'est pas comme si rejoindre ces abrutis revenais à faire un défilé de mode. le soleil est couché, la nuit est éclairée par les réverbères. il fait un froid de canard, mais l'alcool dans nos veines fera augmenter notre température. de la fumée sort de ma bouche et ça me donne envie de m'en grillée une. c'est la première et certainement pas la dernière de la soirée. mes lèvres se pincent autour du mégots et je tire dessus de façon frénétique. elle est à peine terminée que je l'écrase à terre pour me rendre dans une supérette. je sors les quelques euros qui traînent dans mon porte-monnaie pour payer l'alcool qui tournera lors de la soirée. j'arrive sur les quais et dévalent les escaliers. quelques groupes de jeunes sont déjà attroupés en ce début de soirée. je reconnais quelques têtes, salue quelques personnes avant de déguerpir au loin. je m'autorise quelques gorgées tout en marchant le long de la seine. de toute évidence ils seront déjà pas mal amochés à mon arrivée alors autant prendre un peu d'avance.
j'ai les yeux dans le vague, de la musique pleins les oreilles. je marche assez lentement pour m'arrêter sur le paysage que m'offre paris la nuit. puis je vois un visage, familier, lointain. mes yeux se plissent instinctivement et je déglutis. un instant je songe à baisser le regard et tracer ma route. chercher quelques choses dans mon sac et faire demi-tour ou simplement prendre la fuite en courant. pourtant mon corps reste immobile, de marbre. je suis bloquée, scotchée face à ces yeux qui me fixent désormais. trop tard. je me sens pâlir. je sens mon coeur qui se met à battre tellement fort qu'il manque de transpercer ma poitrine. j'ai la bouche pâteuse, les mains moites. on dirait une gamine face à son idole. et merde foutu karma ! il fallait qu'il se retrouve là, à quelques mètres à peine du spot de mon rendez-vous. camille, ou la personne qui a tous les droits de s'imaginer ma mort de toutes les manières qui soient. juste en face de moi. la soirée s'annonce mortelle..
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MessageSujet: Re: (c au carré) (c au carré)  EmptySam 27 Fév - 23:18

Une énième soirée sur les Quais. Une énième soirée à boire et fumer. Une énième soirée pour oublier, s'évader, s'envoler. Une bière à la main, je perds totalement le fil de la discussion. J'ai le regard dans le vide, planté sur la Seine, sur l'eau qui s'écoule. Je me dis souvent que j'aimerais bien poser mes putains de problèmes à l'intérieur et les laisser filer bien loin. Si seulement c'était aussi simple. Je ne suis pas vraiment à plaindre, mais en ce moment j'ai l'impression que le destin (ou je ne sais trop quoi) s'acharne. Je ne supporte plus ma sœur. Je ne supporte plus Paris. Je ne supporte plus rien. Du coup, je traîne, j'enchaîne les soirées, les verres, les gueules de bois et les mauvais plans. Encore, toujours. Je le faisais plus jeune, je continue sur la même voie. C'est tout ce que je connais de toute façon.

J'avale une nouvelle gorgée d'une bière dégueulasse. Un abruti a acheté un pack d'une marque totalement inconnue au bataillon (un truc premier prix immonde à tous les coups) et forcément, on m'a refilé cette merde. Tiens, bois de la pisse, je garde les bonnes bières pour moi. ... Enfoiré !

Je soupire et j'attrape le joint qui tourne. Alcool, drogue, la base d'une soirée (et de mon existence en général). Je pense que je devrais ajouter les merdes à cette liste, ça donnerait plutôt un truc du style : alcool, drogue, emmerdes. Avec un grand 's' parce qu'elles ne viennent jamais toute seule. Ce soir, les emmerdes ont un nom, Clémentine Langlois. Je pensais avoir rayé cette nana de ma vie, enfin, non, la vérité c'est qu'elle m'a rayé de sa vie, éjecté comme une vieille chaussette. Et la voilà, là, en face de moi, à quelques mètres à peine. Si un regard pouvait tuer, elle serait morte sur place. Je sens la haine s'engouffrer dans chaque parcelle de mon être, cette haine enfouie depuis bien trop longtemps. Haine et déception. Déception parce que je ne pensais pas qu'elle me la mettrait à l'envers, pas elle. Et haine parce que... Pour trop de choses que je ne préfère même pas m'avouer par fierté.

Je finis par détourner les yeux, elle n'en vaut pas la peine. Je l'ignore et c'est tout ce qu'elle mérite. Elle n'a qu'à tracer sa route, disparaître, partir vaquer à ses occupations et détruire la vie de quelqu'un d'autre. Je tire sur le joint avant de le faire tourner, je bois à nouveau cette bière immonde et je tente (difficilement) de suivre une des nombreuses conversations qui fusent. Jusqu'au moment où j'entends un putain d'abruti lui proposer de nous rejoindre. What ? Je relève la tête, je la fusille du regard. « Non ! » Ça sort tout seul, hors de question qu'elle s'installe avec nous. « Dégage. » Je sens le regard de mes potes sur moi, ils ne comprennent pas et je ne compte absolument pas leur expliquer. Cette nana est un très mauvais souvenir et elle va rester un simple souvenir. « Elle reste pas avec nous. » Mon ton est catégorique. No way. Je me retourne vers ces abrutis qui me regardent comme si j'étais un putain de dégénéré. « A moins que vous vouliez voir débarquer les flics. » Oui, je parle d'elle comme si elle n'était pas là et je m'en contrefous. Elle n'a qu'à dégager.
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