Née d'un père russe, à la tête d'une entreprise de technologie et d'une mère parisienne travaillant dans un hôpital en tant qu'infirmière, Gadia vivait avec tous deux à Moscou. Son petit rire enfantin résonnait dans la vaste villa luxueuse hautement sécurisée et son âme hypersensible se remarqua dès qu'elle fut en mesure de marcher. Elle avait l'habitude de recueillir des petits chiens abandonnés, de partager une sorte de connexion entre humain et animal tellement incroyable que tous les adultes étaient remarquablement surpris. Ses yeux bleus verdâtre grand ouverts sur les personnes qui l'entouraient, elle observait les expressions du visage et celles du corps. Elle était une enfant épanouie, pleine de vie et inspirante qu'elle pouvait consoler les grandes personnes en un majestueux sourire. Mais cela ne dura guère. Ses parents commencèrent à avoir une divergence d'opinion, que leurs voix criantes résonnaient dans chaque pièce de la maison, à toute heure de la journée ou de la nuit, elle plaçait ses petites paumes contre ses oreilles croyant qu'elle allait pouvoir arrêter le vacarme. Son père ne rentrait plus la nuit et passait ses journées au bureau, à part quand sa mère s'en allait travailler et vivre de sa passion, qu'il ramenait des femmes à la chevelure blonde, à la poitrine généreusement bien fournie sans parler des lèvres charnues toutes refaites. Suivi de nuits au casino, à en perdre son argent bêtement face à de véritables experts, ce qui mit la famille Movitch et l'entreprise dans une position dérangeante : l'entreprise fit faillite et les mafieux russes vinrent à la villa le battre plusieurs fois, qu'elle essaya de les empêcher un jour mais en un coup de poing, elle se retrouvait déjà à terre. Sans pleurer, sa joue collée au sol elle regardait les mafieux dérober les objets de valeur tandis qu'un s'acharnait sur son père, qui poussait des cris de douleur. Elle savait qu'elle était faible et ce qu'elle souhaitait, c'était de devenir forte physiquement et mentalement pour ne plus jamais à avoir ressentir ce sentiment d'infériorité, de faiblesse une seule seconde. Son père vint à elle, la prit dans ses bras en pleurant , suppliant de lui pardonner, parce qu'il allait devenir meilleur mari et meilleur père. Quel enfant ne donnerait pas de nouvelle chance à un parent? Elle accepta, en échange de cours d'escrime. Il faut dire que Gadia savait facilement négocier depuis plus jeune, presque tous ses désirs étaient des ordres. Mais alors qu'elle commençait à lui refaire confiance, les choses avaient empirés. Il buvait comme jamais il ne l'avait fait, repoussait sa fille en la critiquant d'être la pire chose qu'il est pu faire dans sa vie, de n'être que trop ordinaire. Alors Louise a emmené sa petite fille loin de lui, loin de Moscou aux multiples débauches incontrôlables, en assurant à la mafia russe de payer vingt-cinq pour-cent de la dette de son mari, ce qui revenait à près de quatre-cent mille euros seulement pour la tenir hors de cette histoire.
  La voilà alors à Paris, dans un studio. La bourse qu'elles recevaient recouvrait avec peine les cours particuliers que Gadia avait pour son français. A part, les quelques mots de politesse qu'avait pu lui apprendre sa mère, elle ne savait pas parler en français et était bien obligé d'être scolarisée. Les élèves se moquaient de son accent sans cesse, et ne se privaient pas de la juger parce qu'elle ne pouvait comprendre à l'oreille, mais elle le voyait sur leur visage amusé et jaugeur. Elle ne voyait presque jamais Louise qui devait travailler de façon acharnée pour qu'elle puisse vivre de la meilleure façon qu'il soit, mais elle était seule, voulant passer du temps avec sa mère, rire avec elle, soigner des animaux en sa compagnie. Elle prit force et ambition d'une source inconnue à un tel point qu'en quelques mois, elle savait parler le français avec perfection avec son accent russe très gracieux.
  17 ans. Elle venait de souffler sur les flammes des bougies, et la fumée venait chatouiller son odorat, alors sa main se mouvementait devant son visage, cachant par fraction de seconde son sourire délicat. Autour de la table, se trouvait quelques amis et un garçon. Non, pas n'importe quel garçon. Elle était amoureuse de Luca, de ses cheveux blonds et ses iris verts qui lui promettait un amour parfait. Il lui tendit un verre de champagne de basse qualité, volé dans une pauvre épicerie du quartier qui n'avait pas encore investit dans un système de surveillance. Elle le prit inconsciemment et niait d'autant plus que sa vie pouvait basculer à nouveau. Il avait depuis quelques jours mis dans la nourriture si gentiment offerte, une drogue dont elle ne pouvait plus s'en passer qui lui permettait de s'évader mentalement, la plongeant dans une rêverie où elle était à peine consciente. Elle misait tous sur la fatigue des révisions pour son diplôme et renvoya bien vite ses amis chez eux, voulant se reposer dans les bras de son beau Luca. Une fois assoupie, il profita de respirer de plein poumons de son parfum sucré, de ses courbes joliment dessinés dans sa robe rouge, qui galbait divinement bien ses seins, mais aussi pour retirer sa culotte en dentelle noir et de parcourir son entre-jambe.. Elle se réveilla le lendemain, nue et recouverte de ses draps dans un calme pesant. Tout était en désordre de sa soirée d'anniversaire et elle sentait sa tête lui faire mal. Les jours suivants, la douleur ne cessait d'augmenter et sa mère à l'aide d'un docteur finit par comprendre que sa bipolarité venait de substances douteuses, de drogues interdites. Elle changea rapidement d'école pour la dernière année de son lycée, remettant en cause tous ses amis qu'elle s'était pu faire et commença une cure de désintoxication. Gadia se décida de ne donner sous aucun prétexte sa confiance et sa vie auprès d'un homme, quelque soit son physique ou son statut social.
  Fraîchement diplômée, elle débutait ses études dans une des plus prestigieuses écoles de commerces canadiennes à Toronto pour devenir négociatrice à l'international, un métier où elle pouvait prendre des décisions librement et qui la feraient voyager dans le monde entier, en mettant en application ses connaissances mais aussi les nombreuses langues qu'elles avaient pu apprendre. Puis après six années, elle se rendit à Cuba, sous un soleil chaud pour étudier la psychologie et les pathologies. Selon elle, ce pays était idéal pour apprendre la conception des relations sociables, puisqu'il ne faisait pas preuve de modernité, de hautes technologies mais c'était un véritable pays où il résidait des liens forts entre les communautés, principalement celles défavorisées dans le besoin.
  Deux ans passèrent avant qu'elle n'échange ses pesos pour les euros. Elle contacta une entreprise basée à Lyon qui cherchait une négociatrice et leur choix a vite été fait quand son employeur devait comparé les pauvres curriculum vitae des concurrents contre le sien chargé, sans parler de son physique qui le subjugua net. Lors de rendez-vous d'affaire, elle s'habillait de façon si délicieuse que les hommes en costume l'a laissait faire les affaires, faisant gagner au mieux l'entreprise. Les yeux se posèrent rapidement sur son décolleté, menant à une poitrine d'un 85C bien relevé par le sport intensif qui occupait le reste de sa journée, une taille si fine que les mains viriles s'empressaient d'entourer, des jambes fines et toniques d'un mannequin et ses talons aiguilles n'arrêtaient pas la sensualité dont cette femme faisait preuve. Son parfum sucré rappelait ses joues rosés et les voilà déjà le souffle coupé par cette beauté, bercés par son accent russe si divin même si ses mots glacés et autoritaires les frappaient en pleine figure. Ces dernières années d'étude avaient été relativement calmes pour les relations, elle n'en avait eu aucune et se l'interdisait bien. Alors en venant ici, après un contrat signé, elle choisissait de temps en temps un jeune homme n'ayant aucun anneau au doigt pour la divertir sur un matelas confortable, un  sol chauffé, contre une étagère ou sur un bureau recouvert de dossier.
  Son excellence pour les affaires se fit connaître dans la France entière, qu'une entreprise parisienne lui offrait un statut encore plus honorable qu'elle accepta. De nouveau à la capitale, Gadia se posait de nombreuses questions que seul détenait le destin : allait-elle pouvoir passer au dessus de ce qu'il s'était passé il y a maintenant dix ans, allait-elle pouvoir faire re confiance à un homme ? En tout cas, elle ne niait pas qu'elle les détestait au plus profond de son âme, les méprisant avec dégoût et s'amusait à les voir détremper comme des sauvages à chaque fois qu'elle changeait de fesse d'appuie sur sa chaise. Son répondant s'était perfectionné, son goût pour le voyage et les activités sportives avait grandi. Elle dirigeait sa vie et son corps depuis son retour en France et cela n'allait certainement pas changer.