Des qualités ? Je suis un homme honnête. Si je t'apprécie, tu le sais. Dans le cas contraire, tu seras mis au courant aussi. Je suis plutôt drôle. Pour avoir quelqu'un dans son lit, c'est un avantage parait-il. Je suis aussi attentionné. Non, je ne m'intéresse pas qu'à moi. Je sais écouter les gens et comprendre leurs problèmes mais surtout leurs envies... Je suis sociable. Il faut bien commencer par parler après tout. Enfin, en dernière qualité, je suis un bon coup au lit. J'aurai même dû mettre ça en premier ! Si ce n'était pas le cas, je pense que tout Paris serait au courant, et je me contenterai de ma main depuis un moment.
Des défauts ? Je suis une personne impulsive. Je n'aime pas la bagarre mais si tu me cherches, tu me trouves, tout simplement. Je suis aussi rancunier. J'accorde difficilement ma confiance aux gens mais si tu me trahis une fois, c'est mort. Je suis manipulateur. Mais ça, c'est en dehors de mon travail à l'hôpital. Je sais obtenir ce que je veux, mais je ne suis pas machiavélique, n'exagérons rien. D'ailleurs, principalement, je devrais dire que j'ai deux profils. À l'hôpital, le médecin irréprochable, le docteur Deschanel. Et Benjamin, ou plutôt Ben. L'homme qui profite de la vie sous toutes ces coutures... Ou sans couture. Enfin, je suis impatient. Quand je désire quelque chose, il me le faut rapidement.

La soirée parfaite ? Je dois la démarrer avec quelques potes. S'enchaîner quelques verres d'alcool, un peu de matière illicite et quelques nanas prête à passer une nuit dévergondée... Ouais, en vrai, je veux ça. Ça me suffit et ça me détend de mon travail que j'aime mais qui est fort en responsabilités, donc en stress.

Quelque chose de personnel ? Mes talent sont connus de tous, je ne cache rien de ce côté là. D'ailleurs, je ne cache pas non plus ma bisexualité. Homme ou femme, tout est bon. Je suis un homme libre qui s'assume et pour le moment, je ne vois pas de plaisir coupable... Peut-être un jour.

J'ai trente ans, je suis médecin, vivant à Paris. Je suis un homme sûr de moi, je sais ce que je vaux et je mène ma vie comme je l'entends. J'ai ce que je désire et je profite des plaisirs de mon existence. Sous toutes formes. Comment j'en suis arrivé là ? Ce n'est pas si compliqué...

Je suis né le 7 novembre 1985 à Londres, en Angleterre. Un père avocat, une mère styliste. J'étais fils unique donc tout était pour moi, j'étais le petit roi. Nous n'avons jamais manqué de rien, les comptes en banque étant bien rempli. Et mon enfance s'est passé comme celle de n'importe quel autre petit anglais. Sauf que ma mère est française. J'ai grandi de façon tout à fait correct. J'ai appris à parler, à marcher et à faire tomber les vases les plus chers. Rien d'anormal, je vous le confirme. Je garde de bons souvenirs de mon enfance, même si ce n'est pas la période la plus intéressante et la plus excitante de ma vie.
Nous sommes arrivés à Paris quand j'avais cinq ans, en 1990. Autant dire que je garde que peu de souvenirs de Londres, heureusement que les photos existent. À Paris, tout continuait à nous sourire. Mes parents étaient plus qu'épanouis dans leur vie professionnelle et ça se ressentait à la maison. Tout se passait pour le mieux, la vie était légère et Paris était belle. Oui, belle.

Puis, j'ai grandi. J'étais scolarisé dans une école privée, puisqu'on pouvait se le permettre. Mais lors de l'adolescence, j'étais tout sauf un enfant parfait. J'intégrais une bande d'amis et on enchaînait les soirées. À seize ans, je découvrais l'alcool, les substances peu légales et les demoiselles. J'y allais doucement mais on devenait vite accro. En grandissant, je suis devenu ce que l'on qualifie de "beau gosse" et j'en étais conscient. La confiance en soi, on la gagne rapidement de cette façon. Et puis, il est temps de trouver ma voie dans les études. Et j'étais attiré par ce que mon grand-père avait fait : la médecine. Même si je faisais quelques conneries entourés des copains, j'étais bon élève à l'école et je pouvais me permettre d'intégrer ce genre de cursus scolaires. Je savais délimiter mon temps entre le sérieux et le plaisir. Mes parents m'encourageaient vivement, je faisais leur fierté. Et facilement, j'avais obtenu chaque année, gravitant cette dure montagne d'études.

Non, ma vie n'a rien d'extraordinaire. Je ne suis pas mort au combat à l'armée et je n'ai pas combattu de maladie. J'ai juste grandi normalement. Sauf que quand on a de l'argent et qu'on est beau, tout est plus simple. Intelligent, en plus.

Paris, je ne l'ai jamais quitté. J'ai voyagé oui, mais je reviens toujours aux sources. De ma mère française, je me sens plus patriote de ce pays que Londonien de mon père. Tout est mieux à Paris, notamment les habitants. En grandissant, j'ai élargi ma palette de plaisirs et je suis passé aux hommes. Au début, c'était un peu secret, un peu tabou. Et puis, ça peut être tellement excitant que j'ai fini par l'assumer sans en exagérer. Je me considère bisexuel à tendance hétéro. Mais honnêtement, les hommes, c'est pas mal non plus. C'est différent mais le plaisir est aussi intense. Paris, c'est juste beau, belle. Tellement de choix, de surprises, d'envie. Paris fait partie de moi et m'a rendu encore plus beau.

Comme je vous l'ai dis, ma vie n'avait rien de palpitant mais si je devais en garder qu'une période, ce serait celle qui se déroule actuellement. Vous voulez savoir où j'en suis ?
Alors oui, je m'appelle toujours Benjamin Noam Deschanel. J'ai trente ans et depuis quatre ans, je suis médecin dans ce plus bel hôpital de Paris. Je suis célibataire mais toujours hétéro et toujours accro à tous les plaisirs humains. Mais honnêtement, je suis bien plus complexe que ça.
À l'hôpital, au travail, je suis le citoyen parfait. Je fais mon travail correctement et j'assume mes responsabilités du mieux possible. Rien à me reprocher. Mais dès que je dépose ma blouse aux vestiaires, le Docteur Deschanel devient Benjamin, ou juste Ben. Je retire toutes les responsabilités qui existent et je profite de la vie. Des hommes, des femmes, de l'alcool, d'un peu de drogue même si je suis médecin et que je déconseille ce genre de pratique à certains clients qui en ont abusés. Mais moi, je sais doser. Et moi, j'ai le droit de tout. J'ai confiance en moi, je sais ce que je vaux et ce que je veux. Je fréquente des lieux peu fréquentables et j'ai cessé de faire une liste de conquêtes. Je n'ai pas honte de moi mais je ne déballe pas ma vie aux inconnus. En dehors de l'hôpital, je veux être l'inconnu. Passer parfois inaperçu et prendre mon pied chaque fois un peu plus. Je n'ai pas vraiment de limites et je considère qu'on a qu'une vie. Autant en profiter...

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