Impulsive Ω Marginale Ω Intelligente Ω Lunatique Ω Charismatique Ω Intrépide Ω Tenace Ω Procrastinatrice Ω Organisée Ω Nerveuse

Quelle est la soirée parfaite à vos yeux ? Très bonne question ! Peut-être que ça se résume juste à une soirée où je peux dormir plus de quatre heures par nuit ? Déjà c’est un élément positif… Après n’importe quelle soirée vaut la peine d’être vécue et peut devenir intéressant. Je ne suis pas fermée aux nouvelles propositions, tant qu’on ne reste pas le cul posé à attendre que ça se passe je prends ! Enfin quand j’ai une soirée de libre, j’ai souvent un emploi du temps nocturne assez chargé… Peut-être une simple soirée chez soi… Non je n’ai pas encore quatre-vingts ans…

Vous avez sûrement un talent caché, ou peut être un plaisir coupable que vous n'assumez tout simplement pas.Les chiffres ! Je ne sais pas d’où ça me vient mais j’ai une relation particulière avec les nombres. Là où certains ne voit qu’une succession de nombre, je vois une signification derrière. Par exemple je peux dire précisément la mensuration d’une personne ne face de moi en un claquement de doigt ! La comptabilité n’a plus aucun secret pour moi et quand je m’ennuie j’adore jouer avec les codes binaires… Il est possible que j’ai hacké quelques systèmes par-ci par-là, mais c’était dans un but absolument lucratif… On passe le temps comme on peut !

Un an, cela faisait aujourd’hui un an qu’on était venu lui annoncer que son mari avait été tué … Un an qu’elle avait reçu les plaques militaires de celui-ci… Un an ou il ne passait pas un jour où elle ne les portait pas… Sûrement pour cette raison qu’il était apparu dans son rêve, mais pour l’autre était apparu aussi ? Elle émergea progressivement sentant une douleur lancinante sur son front, ce qui était la conclusion logique du fait qu’elle s’était endormie sur son ordinateur. Elle sentit une main lui caresser doucement les cheveux « Tu es censée te reposer en vacances et non travailler… » entendit-elle à son oreille ce qui lui fit émettre un léger grognement de désapprobation « Allez on va déjeuner ! » Cally ouvrit un œil pour voir la silhouette de sa mère s’éloigner progressivement. Se massant la nuque elle passa par sa douche avant de rejoindre la salle à manger, elle devait avouer que la Grèce en cette période donnait un paysage absolument sublime. Elle bailla légèrement avant de s’affaler sur la chaise devant son assiette. « Il faut que tu déconnectes sweety ! » Cally arqua un sourcil amusé « Faut vraiment que je réponde ? » et elle se prit une tape derrière la tête de son grand frère « T’en as d’autre des conneries ? » elle attrapa un morceau de pain qu’elle lui balança à la tronche « Pourquoi on m’oblige toujours à venir aux repas de famille ? » purement ironique, mais il fallait qu’elle souligne son mécontentement « Parce que ça t’emmerde ! » et un deuxième morceau de pain dans la tronche ! « Même à votre âge vous continuez à jouer avec la nourriture » « Et c’est lui qui a commencé ! » répondit Cally en montrant son frère du doigt alors que son père déposait un baiser sur son front.

Dans le genre famille peu conventionnelle les Pardaillant était en pole position pour rafler le prix. Pour résumer Cally est ce que l‘on appelle une enfant illégitime, sa mère était à l’époque une jeune fille au-pair dans une riche famille, et non elle n’a rien demandé au père, elle est plutôt rentrée en Grèce lorsqu’il lui a proposé de l’argent pour qu’elle se fasse avorter. Non elle ne l’aimait pas et ça n’avait été qu’un amusement pour elle, elle ne comptait rien lui demander, elle avait juste pris cette grossesse pour une signe du matin et même si elle n’avait que 17 ans, elle ne le regrette pas un seul instant. C’est durant sa grossesse qu’elle avait rencontré celui qui deviendrait le père adoptif de Cally et qui de lui-même avait décidé de mettre son nom sur le certificat de naissance, protégeant ainsi l’enfant de toute recherche de la part de sa famille paternelle. La nature humaine faisait tellement bien les choses qu’elle était douée pour vouloir des choses qu’elle avait rejetée, qu’une fois que celles-ci prenaient de la valeur… Ainsi Cally avait hérité d’un grand-frère en prime qui s’était avéré utile comme elle aimait le dire. En effet après avoir eu son baccalauréat elle était partie un an aux États-Unis chez son frère et grâce à lui elle avait effectué un stage auprès d’une styliste de la série qu’il tournait, et ainsi elle avait trouvé une véritable passion pour la mode et surtout le dessin. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a eu un parcours atypique… Elle a fait les Beaux-Arts à Paris pendant trois ans, avant d’intégrer la maison de couture Chanel, une immense fierté pour elle et une incroyable emmerdeuse pour les équipes !

On dit que le monde de la mode est impitoyable, mais ce n’est rien à côté de Cally ! Elle a toujours été une travailleuse acharnée et elle préfère de loin faire tout toute seule, mais essayait une fois de venir la chatouiller et elle vous retournera l’appareil sur une très longue durée et sans le moindre scrupule ! Elle n’avait jamais vraiment évolué tout simplement parce qu’elle refusait d’entrer dans un moule bien définit, la base même du stylisme c’est la création il fallait innover, faire fi du passé pour proposer quelque chose d’avant-gardiste… Mais non ! C’était une grande maison de couture, il fallait toujours une dose de rappel de l’ancien… Et puis un jour sa mère tomba sur ses croquis et c’est ainsi qu’elle travailla pour sa mère, elle lui faisait l’intégralité de ses tenues et celle des filles qu’elle employait, une association très profitable pour les deux. La jeune femme n’a jamais renié sa mère ou voulu se détacher de l’image de celle-ci bien au contraire, elle était partie de rien et maintenant avec une agence d’escorte de luxe plus que florissante…

« T’as des nouvelles de Reed ? » Cally manqua de s’étouffer avec le morceau de croissant qu’elle venait d’avaler « C’est quoi cette question ? » sa mère haussa les épaules « C’était pour faire la conversation ! » Cally essuya ses mains avant de fixer sa mère avant de quitter la table sans dire un mot, elle n’allait pas entrer une nouvelle fois dans ce débat là avec sa mère. Pour comprendre il faut visualiser un trio qui datait de la primaire, âge auquel Cally était arrivée en France : Calliópe, Reed et Terrence. Toujours ensemble et surtout lorsqu’il fallait faire une connerie ! C’est tellement simple quand on est enfant on ne réfléchit pas on fait, il n’y a pas de sous-entendus, de regrets ou de remords, vous vivaient simplement. Quand vint le cap de l’adolescence ce fut le début de la fin, Cally et Reed commencèrent à se chercher pour finalement pratiquer le jeu du on est ensemble et on se quitte pour revenir l’un vers l’autre et entre les deux Terrence essayait toujours d’arranger les choses, d’arrondir les angles préférant voir ses amis ensemble plutôt qu’à se déchirer, le béaba d’une relation dite passionnelle qui forcément se finit très mal… Cally était tombée enceinte, chose qu’elle n’a jamais dite à Reed d’ailleurs, quelques jours plus tard il l’avait demandé en mariage et elle lui avait répondu non, ce que sa mère lui reproche encore à ce jour d’ailleurs, elle ne pouvait dire oui avec ce qu’il venait de lui tomber dessus c’était impensable ! Et puis est-ce que réellement c’était l’idée du siècle ? Après tout combien de temps faudrait-il avant que leurs démons ne ressurgissent pour s’envoyer des théières à la tronche ?

C’était la réponse adéquate à une relation atypique. Terrence avait tout su, il arrivait de toute façon toujours à voir derrière son sourire, il l’avait accompagné pour l’avortement et avait gardé le secret sans jamais la juger, bien qu’il fût partisan du fait de mettre Reed au courant… Terrence avait toujours été là pour elle, gentil, attentionné, et un soir après trop de vin et encore une démonstration du fait qu’il était présent même dans les moments difficiles, elle avait couché avec lui… Un simple geste, une simple erreur faisant tout éclater ! La confrontation avec Reed fut plus que difficile mais à ce moment précis elle se dit qu’elle préférait de loin qu’il la déteste, qu’il la haïsse même plutôt que de se confronter au véritable nœud du problème. La fuite était toujours la solution de facilité la plus appréciée… Elle n’avait même pas tenté de s’expliquer, non, elle avait défendu Terrence en prenant toute la responsabilité de ce qu’il s’était passé. Elle n’avait jamais voulu que l’amitié entre les deux hommes soit affectée, mais c’est sûr qu’après se mettre en couple avec Terrence et pire l’épouser lui… Ca n’aidait pas forcément ! « Je ne comprends toujours pas pourquoi tu l’as épousé lui ! » Cally poussa un soupir « Sérieusement ? Faut que tu me parles de ça aujourd’hui ?! » « Je pense qu’il n’y a pas de meilleur timing ! » La jeune femme poussa un râle de colère ce qui fit sourire sa mère qui haussa les épaules « Tu sais bien que dans la famille j’étais team Reed, ton père Team Terrence et ton frère… Bah il les détestait tous les deux ! » Au moins cette phrase eut le mérite de la faire rire. Oui oui chacun avait son favori !

Pourquoi avait-elle épousée Terrence ? Ils étaient en voyage  Hawaï et alors qu’elle sortait de la douche il lui avait simplement posé la question et elle avait dit oui, plus en pensant que c’était une connerie qu’autre chose… Et puis après il avait toujours été là, il prenait soin d’elle et arrivait, elle ne savait comment, à supporter ses crises d’humeur. En fait en y repensant bien Ree et Terrence étaient son ying et son yang quelque part. « J’aimais bien Terrence, il était vraiment parfait avec toi, mais chérie cette flamme que tu avais en regardant Reed n’y était pas, et là je te sentais… Vivante ! » Elle prit quelques instants avant de répondre « Le passé c’est le passé ! » elle fit un léger mouvement d’épaule avant de prendre son téléphone « C’est le boulot et c’est de ta faute ! ». Au départ elle n’était absolument pas destinée à faire autre chose que du stylisme, et puis sa mère tomba gravement malade, un cancer, alors elle l’avait aidé, et avec sa facilité des chiffres elle avait fait la comptabilité, et petit à petit elle avait pris en main tout l’agence de sa mère afin qu’elle puisse se reposer. À présent sa mère était remise mais elle avait pris un certain goût à ne plus rien faire et être simplement la femme de Monsieur Pardaillant éminent avocat ! Elle laisse les rennes à sa fille et se considère plus comme consultante au grand damne de Cally qui ne cesse de lui répéter qu’elle n’est que gérante par intérim et qu’un jour ou l’autre il faudra bien qu’elle remette ses fesses dans son bureau et qu’ainsi elle puisse retourner tranquillement à ses croquis ! « Il veut quoi ? » Cally eut un léger rire « Dis-lui que c’est selon nos règles et s’il refuse eh bah vous lui dites de bien aller se faire mettre ! »

Cally raccrocha « Ça c’est du contact clientèle ! » « Je déteste les politiciens, alors là un ambassadeur qui veut qu’on lui donne accès à notre sécurité pour vérifier que tout sera bien pour sa petite personne ? Mmmmmh non ! Mon agence mes règles ! Après s’il ne veut pas faire de concession il n’aura qu’à se contenter du bas de gamme ! » S’il y a bien une chose à laquelle elle ne dérogera sous aucun prétexte c’est de ne jamais se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit…

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