Décrivez vous en cinq adjectifs positifs et négatifs
Protecteur ▬ Vif ▬ Jovial ▬ Sûr de lui ▬ Taquin ▬ Passionné ▬ Culture littéraire

Borné ▬ Casse-cou ▬ Grognon ▬ Comédien ▬ Possessif ▬ Pulsion violente si on touche à ceux à qui il tient ▬ Gourmand…

Quelle est la soirée parfaite à vos yeux ? La soirée parfaite ? Le trouver. Ou la trouver, peu importe – je pose les yeux sur cette personne et l’alchimie opère. Que je la connaisse, ou non. Que l’on soit ensemble, ou non. Cette personne et moi, on va dîner. Ou juste boire un verre. Je m’en fiche un peu. On n’a pas besoin de mots pour se parler, juste un regard, un sourire. Et le goût du risque – fuir un bar luxueux sans payer (ou pas, selon son envie) pour terminer dans un endroit plus sombre, plus sale, loin des conventions. Courir dans les rues, la nuit. Faire n’importe quoi avec elle, juste passer un bon moment, et revenir chez l’un de nous deux pour échouer, enlacé, sous les draps. Sauf s’il (ou elle) a envie de faire ça dans un lieu publique… Ou les deux. Enfin bref, une soirée où rien n’est interdit, une soirée de pure liberté.

Vous avez sûrement un talent caché, ou peut être un plaisir coupable que vous n'assumez tout simplement pas. Je suis accroc. Et je peux le devenir très vite. La littérature française, l’archéologie… Mais, encore plus, le café, le thé, les macarons, le chocolat. Le sucre en général, bien que le café batte absolument tout. Les gens, en général. J’ai déjà eu des problèmes comme ça – cœur brisé, tout le bordel… Mais je m’en remets. L’argent, un peu – le luxe. Oh, je peux m’en passer, mais j’aime savoir que j’ai de quoi subvenir à quelques-unes de mes folles envies, si folle envie me prenait… Pour revenir à la culture et à la littérature, je suis capable de vous réciter quelques passages de grande œuvre, surtout théâtrale… Ah, je suis excessivement doué en cuisine (et je crois que je peux le dire sans me vanter), j’ai toujours aimé cela, je m’y suis toujours intéressé, et j’ai des doigts en or.

Je m’appelle Hélios. Je suis né en Grèce, à Athènes, il y a maintenant… Oh, une trentaine d’année. J’ai eu une enfance… Parfaite. Que voulez-vous que je vous dise ? Mes parents ont toujours tout fait pour nous rendre heureux. J’étais l’aîné et m’entendais à merveille avec mon frère et ma sœur, même si nous adorions taquiner cette dernière. Vous savez, mon enfance, si j’en garde la plupart de mes meilleurs souvenirs, n’a rien de très excitant.

Et puis… Il y eu ce jour fatidique. Celui où notre petit bonheur vola en éclat, se brisa en mille morceaux comme le miroir qui tombe au sol. Comme quoi, la vie et fragile. Dans le bureau de la directrice, je n’avais su retenir ses larme ; mes parents, mes chers parents. Partis, envolés : jamais plus je ne les reverrais, jamais plus je ne pourrais leur dire à quel point je les aimais, à quel point je regrettais chaque moment où – comme tout jeune garçon – j’avais pu leur mener la vie dure. Jamais ils ne connaitront leurs petits-enfants, si petits-enfants il y a un jour… Et je sentais les larmes rouler le long de mes joues, tandis que je tentais de sangloter le plus silencieusement du monde. Monde qui s’effondrait. Je demandais s’il était possible d’attendre que je reprenne contenance, avant que l’on aille chercher ma petite sœur ; et quand elle arriva, si je ne pleurais plus, mes yeux était encore rouge. Immédiatement, je la prenais dans mes bras. Et je la serrai. Peut-être un peu fort, je n’y ai pas pris garde – je voulais juste la presser contre moi et la protéger de toute cette peine… Bien qu’elle ne puisse y échapper. Lorsqu’elle me demanda ce qu’il se passait, je n’ai pas réussi à assumer mon rôle de grand frère, et mes yeux se sont à nouveau emplis de larmes… Je n’ai pas assumé mon rôle de grand frère protecteur et fort, et je suis sorti. Je l’ai abandonné dans le bureau de la directrice, la laissant apprendre la nouvelle, seule. Oh ! J’ai entendu son cri déchirant, ses cris, ses pleurs. Mais j’étais parti – le mal était fait, même ne revenant pour essayer de la calmer, de la rassurer, de la réconforter, je n’étais pas resté…

Après cela, tout a changé. Hestia s’était murée dans le silence, un temps, et Hermès… Je crois que je l’ai perdu. On a géré la situation chacun a notre manière, chacun de notre côté pendant un temps, alors qu’il aurait peut-être fallu rester ensemble, toujours. Nous avons rejoint une tante, à Paris – c’est là que j’ai perdu mon frère adoré. Nous qui étions si proches, avant, nous sommes devenu comme deux connaissances de longues dates qui continuent de se parler et de se voir par simple politesse… Y penser me crève le cœur, et toute mon affection est portée vers Hestia. Ma sœur, ma princesse. La manière dont j’ai gérer mon deuil m’a fait laisser ma fratrie de côté, un temps. Après être entré au lycée, j’ai passé ma première année en France le nez dans les bouquins, pour sortir premier de la classe à la fin de l’année. Je crois que c’est à ce moment que j’ai perdu Hermès. Ça m’a fait ouvrir les yeux, j’ai essayé de rattraper cette année perdue, et si j’ai réussi avec Hestia… Il faut croire que mon frère a pris une route différente de la mienne. J’aimerai bien que l’on recommence à avancer main dans la main, un jour…

Enfin bref. J’ai continué ma vie, appliqué dans mes études. Je suis même entré en classe préparatoire – mais si, vous savez, Hypokhâgne, Khâgne, Khûbe… Le couloir de la mort made in France. Après avoir réussi mes études, je suis entré dans le journalisme. Et j’y suis toujours. Je fais un peu de tout, mais mon excellent niveau de langue en anglais et en grec me permet de bouger pas mal, et de m’offrir quelques opportunités plutôt sympathiques ; je travaille avec un grand journal, régulièrement, et fait même reporter à la télé… Mon salaire est… Assez cool, je dois l’avouer. Je ne suis pas plein aux as, mais je n’ai pas à me plaindre, vraiment. Et la vie continue, quoi qu’elle me laisse parfois quelques moments de nostalgie durant lesquels je repense aux trésors de la Grèce et à mes parents. Et à notre vie qui, somme toute, est quelque chose de bien fragile… Qu’il faut choyer et protéger.

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